«J’ai trouvé ce trousseau de clés à la plage des prés, le voici en photo, partagez un max.»
Voilà typiquement le genre de post Facebook qui me rend totalement cinglée. Pourquoi ? Parce qu’on voit à la seconde que les personnes qui pratiquent ce genre d’annonces n’ont jamais rien perdu de leur vie.
Croyez-moi, je suis bien placée pour le savoir. J’ai personnellement perdu mes clés à maintes reprises, deux vélos, mon porte-monnaie sur un campus, des billets d’avion dans un kiosque, mon téléphone dans un train, les uniques clés d’une résidence de vacances dans la rue. J’ai même oublié une fois mon chien à la boulangerie, c’est dire.
Toujours est-il que j’ai retrouvé toutes mes affaires dans le 98% des cas, et le chien se porte bien. Et comment ? En retraçant d’abord mon parcours, puis en téléphonant au poste de police, ou à l’office du tourisme les plus proches. Un endroit où toute personne dotée d’un brin de logique apporterait les objets utiles trouvés par terre ou sur une pierre. Le bon sens, mes amis, le bon sens.
Que se serait-il passé si Micheline ou Pierre-Alain, que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, avait ramassé mes affaires pour les prendre en photo, les emmener chez eux, puis les poster sur facebook ? Je ne les aurais sans doute jamais revues. A moi le stress, la culpabilité, et le désespoir.
Sérieusement, quelles sont les motivations réelles de ces personnes?
Il faut certainement tabler sur une explication à multiples facettes 1) La trouvaille est considérée comme un butin. Le trouveur se sent élu, investi d’une mission, à l’image d’un héro volant au secours d’un être distrait. 2) Il s’agit de rencontrer personnellement la personne ayant perdu son bien, pour sentir le souffle de sa reconnaissance éternelle. 3) Son post lui permet d’obtenir l’attention de ses contacts.
En somme, tous les ingrédients de «flattage» d’égo qui font la réussite de notre réseau social bien-aimé. Ok, cela peut aussi partir d’une bonne intention. Mais la mise en pratique est mauvaise.
Faites confiance aux vraies personnes têtes en l’air. Laissez ces objets là où ils sont, ou à la rigueur, amenez-les au poste de police. Laissez vos noms, vos coordonnées, et nous vous enverrons certainement une récompense. Nous ne sommes pas ingrates ! Mais n’imitez pas Micheline ou Pierre-Alain, s’il vous plaît. C’est un exemple à proscrire.
Irma